— J’arrête d’être vétérinaire.
— Comment ? Mais, après toutes ces années d’études ? Un métier qui gagne autant ? Dont tout le monde rêve ?
— Moi, j’ai fini d’en rêver.

Je ne rêve plus d’avoir froid, d’être réveillée en pleine nuit, de risquer ma vie par bêtise, de ne plus savoir si je dois en rire ou en pleurer.
Je ne rêve plus d’obéir à des règlementations stupides, de pousser les éleveurs au suicide, d’avoir du sang sur les mains, de trahir mon âme d’enfant.

Il fallait dévoiler l’envers du décor, faire sauter le vernis, enfin.

Habitée par tous les regards des animaux que j’ai croisés, j’ai voulu raconter ici sous forme de nouvelles, le tragi-comique de ma vie de véto.
Avec l’espoir un peu fou que leur chaleur de bête parviendra à sauver le peu d’humanité qu’il nous reste.

Dominique nous livre les états d’âme de son métier de vétérinaire, l’ayant menée à cesser de le pratiquer après plusieurs années.

Comme beaucoup d’entre nous elle a rêvé petite de soigner les animaux de la planète. Devenir vétérinaire.

En fait, elle voulait devenir docteur-magicienne pour rendre le monde meilleur, pour sauver tous les hommes aussi, mais ça elle ne l’a pas dit.

Forcément quand on a accroché ses rêves aussi loin sur l’échelle des rêves, on tombe de haut.

Évidemment, quand on aime la vie comme elle l’aime et qu’on a l’optimisme chevillée au cœur et au corps, on survit à la chute et on raconte…

Cela donne un livre pas comme les autres que vous aurez du mal à lâcher avant d’être arrivé tout au bout, là ou cela se termine bien, peut-être bien…

«  Chaleur de bête et froid de canard » ne vous cachera rien pourtant du quotidien d’un vétérinaire, de la mort omniprésente, de la souffrance des bêtes, de la détresse des éleveurs, de la puissance et de l’impuissance d’un docteur, des paradoxes, des sacrifices, des cas de conscience, du désespoir d’un humain confronté à la réalité du monde qui l’entoure, la réalité, brute.

Cette réalité va vous sauter à la figure comme au cinéma, avec des sensations en plus, les odeurs, les goûts même, les douleurs physiques, le froid, la faim, la peur, la colère.

« Chaleur de bête » va vous prendre aux tripes, vous faire rire pour de bon, de ce rire qui libère, qui vous rend plus vivant.

« Froid de canard » va vous tirer des larmes aussi, des larmes venues de loin, enfouies, sincères, secrètes.

L’auteure n’est pas là pour juger, condamner ou pour faire la morale, mais juste pour intimement décrire la réalité, avec ce sens du détail qui donne souvent un élan poétique à ses histoires courtes, avec ce style enlevé, au scalpel, d’une sensibilité extrême, sans jamais aucune sensiblerie.

Alors avec elle, préparez-vous à partir en voyage, loin.

Loin, à Tahiti, à Saint Pierre et Miquelon, loin aussi à Paris, en Ardèche, au fond d’une cour de ferme comme au cœur des villes, dans les refuges, dans les abattoirs; mais surtout loin, dans une réflexion profonde sur notre existence : la place de l’Homme dans la Nature, la place de l’animal sur nos chemins, la place de la mort dans nos si courtes vies, la place du cœur, la place de l’argent, la place du beau et du vrai, la place de nos rêves d’enfant dans un monde où les adultes sont touchés en masse par le cynisme et l’horrible prudence, la place de ce cheval qui nous apprivoise, de cet oiseau qui nous éveille, la place des étoiles dans la nuit qui avance.

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