Bonjour Mathilde (*). Peux tu nous présenter le métier que tu exerces ?

J’exerce le métier d’infirmière. Je suis spécialisée dans la prise en charge de la douleur, dans la prise en charge des détresses vitales aiguës et dans la prise en charge obstétricale.

Qu’est-ce qui t’a motivée à emprunter cette voie? Quelles étaient tes ambitions ?

Toute jeune, je suis devenue secouriste. J’avais 16 ans lorsque j’ai vécu mon premier décès suite à un accident de la voie publique. J’ai très tôt ressenti le besoin de sauver des vies et de soigner les maux d’une société en souffrance. A l’époque, je savais déjà que je serai soignante. Mais je ne savais pas quel métier. Puis je me suis dirigé vers le métier d’infirmier, un métier technique qui demande une grande capacité de concentration et d’adaptation.

Qu’aimes-tu dans ce métier, qui te rend heureuse de l’avoir choisi?

Qu’aimes-tu dans ce métier, qui te rend heureuse de l’avoir choisi?

Ce que j’aime dans ce métier c’est avant tout de pouvoir réanimer. C’est vrai finalement c’est fou… de voir mourir quelqu’un et de le voir revivre juste après.
C’est un métier comme je l’ai dit plus haut qui est très technique, qui demande de la concentration, de l’adaptabilité, il faut être de nature très polyvalente et c’est ce que j’aime. J’aime pouvoir soigner tout public et réaliser tout types de soins.
Il procure une adrénaline incroyable, il permet de se sentir vivant tout simplement par le fait d’aider, de soigner, de sauver… c’est un métier d’amour.

Quelles sont les difficultés que tu rencontres dans ton quotidien? Connais tu des désillusions?

Le fait de ne pas avoir un rythme de vie… de repas… de sommeil… c’est le point le plus difficile.
La désorganisation de l’hôpital et du système de santé.
Le manque de reconnaissance de ceux qui nous dirigent. Surtout le manque de reconnaissance des responsabilités que l’on peut avoir. Car si on sauve… c’est tant mieux. En revanche dans le cas inverse, on peut toujours être poursuivi.
Le manque de matériel médical de qualité. Quand tu arrives en service et que plus de 12 scoppes sur 24 ont au moins un défaut… comment être efficace au maximum. Quand on a envie de l’être ça peut être frustrant et fatiguant car les surveillances sont d’autant plus approfondies et les passages en chambre sont multipliés. Il y a beaucoup d’autres exemples.

Que penses-tu qui pourrait être fait pour y remédier ?

Réorganiser complément les dépenses du système de santé.

Quel est ton ressenti actuel concernant ton métier ?

J’exerce avec passion mais j’ai réellement besoin d’apprendre plus. C’est même plus qu’un besoin, apprendre c’est viscéral chez moi.

Que dirais-tu à l’enfant que tu étais, si tu te trouvais face à lui?

Je lui dirai que je suis fière de ses combats. Et que si c’était à refaire, je ne changerai rien. C’est Dieu qui donne.♥️

Quel message souhaites-tu transmettre à ceux qui te lisent ?

Je répondrai par une citation de Confucius « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. » et ça résume simplement ce que je vis au quotidien, je le souhaite d’ailleurs profondément à tout le monde.

Un grand merci à toi Mathilde (*) pour ton témoignage!

(*) nom d’emprunt

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